Interview w/ Arsene (chant)
Peux-tu présenter EDC sachant que la majeur partie des lecteurs du Blog sont principalement ds le rap ?
Nous sommes un groupe de metal issu de la banlieue parisienne. Nous sommes sur les routes depuis 10 ans et nous avons un maxi et 4 albums à notre actif. Nos centres d’intérêts n’ont jamais été les clichés du metal tel qu’on l’imagine, nos directives sont plus basés sur les rapports humains, sociaux et le style de vie urbaine, comme le hip-hop, le hardcore ou encore le punk.
A propos de "L'Enfer c'est le notre", que représente la pochette de l'album ? (La Caravelle).
Ce bateau est à la fois une métaphore de la vie du groupe qui avance malgré les conditions difficiles. C’est aussi une image global de notre société qui ère de tempête en sinistre, mais aussi de la terre qui arrive à bout de souffle. Et puis honnêtement, visuellement, on a toujours kiffé ce délire pirate. Dans l’image et dans l’esprit.
Mis à part "je regarde le monde" d'autres projets vidéo sont ils en cours ?
Pour le moment non. Nous sommes sur la tournée la plus balèse qu’on est jamais faites, alors les autres projets sont un peu en suspend.
Fais nous un bref tour sur la scene Metal ou HxC française, quels sont les derniers lives ou albums qui t'ont marqué ?
La scène metal ou hardcore française ne m’a jamais intéressé en tant que tel. J’écoute les groupes et parfois je découvre la nationalité des mecs 6 mois après, par hasard. Il y a des bons groupes en Suède, en France, en Pologne, aux Etats-Unis, en Allemagne etc etc… J’aime cette musique depuis tout gamin et c’est l’énergie du groupe qui m’intéresse. Ceci étant dit, je constate que je n’écoute pratiquement pas de groupes français, souvent ce sont de pâles copies de groupes américains. En ce moment j’écoute en boucle le dernier Behemoth et le dernier Job For A Cowboy. J’aime bien aussi Parkway Drive, que j’ai découvert il y a peu, c’est mon côté teenager qui ressort ! Le death metal est pour moi le style le plus inventif et hargneux en ce moment dans le metal. Au niveau live, même si je n’aime pas écouter ce groupe à la maison, j’avoue avoir pris une claque à la loco par Black Dahlia Murder. Sinon il y eu Entombed cette année, ainsi que Biohazard, deux groupes qui ont bercé mon enfance.
Avec le recul sur vos 5 cds aujourd'hui, as tu des regrets sur certains albums ? en terme de prod, compo, lyrics
Aucun regret, plutôt des choses qui me font rire. Les textes du chapitre 1 frôlent parfois le ridicule, mais on est rentré en studio assez vite, trop vite, et on a composé certains titres et textes dans l’urgence…et ça se sent ! Le chapitre 0 est bien plus mûr paradoxalement. Pour le reste, je revendique à fond notre évolution, chaque album est différent dans le fond et dans la forme, mais la sincérité est à chaque fois notre leitmotiv. Le prochain sera encore différent, mais vrai.
Vous etes un des rares groupes à écrire en Français et à autant vous exporter, comment expliques tu cela ?
La motivation ! Si tu penses déjà que tu n’es pas fais pour t’exporter, tu n’y arriveras jamais. Nous ne nous fixons aucune limite. Les premiers concerts que nous avons fais au Portugal, en Pologne ou au Canada étaient dans de dures conditions, nous y allions sans même gagner un centime. Aujourd’hui, dans ces pays, les conditions sont les mêmes qu’en France, il y a du monde aux shows etc…Même aujourd’hui, si nous allons dans de nouveaux pays, nous irons à l’arrache encore une fois, mais nous donnerons tout pour tout niquer et revenir encore plus fort…l’énergie que donne un groupe est l’essentiel. Si les gens kiffent, ils se foutent de la langue.
On ressent à chaques albums une maturité musicale et des textes de plus en plus pofinés; en ecartant le facteur de l'age on palpe aisement une grande influence litteraire.
Parles moi de ces influences et de tes livres de chevet.
Je lis un peu tout et n’importe quoi. Du magazine aux romans en passant par certaines biographies. Je m’intéresse aussi beaucoup à l’actualité en général et à la politique en particulier. Les essais philosophiques de Onfray ou de Bardolle sont intéressants. Nietzsche est évidemment inévitable, j’ai pris un certain plaisir libérateur à lire l’Antéchrist. Le dernier que j’ai lu est Le Montespan, de Jean Teullé. Un petit roman drôle et instructif sur une époque (le 17è siècle) incroyable. L’avantage de rouler beaucoup est d’avoir du temps pour bouquiner..et on en profite à fond. Je n’y pense pas clairement quand j’écris pour le groupe mais il est évident que ça m’influence forcément…à quel degré comparé à la réalité, la télé, mes contemporains… ? Je n’en sais rien.
Quasi tous les membres du groupes sont tattoués, qu'est ce que le tattoo t'évoque ?
De la douleur et de la beauté. Pour moi, les bons tatoueurs sont de vrais artistes. C’est devenu une drogue pour nous tous cette merde…
Après la tournée, quels sont vos projets à venir ?
Prendre un peu de recul quelques mois, pour respirer et se ressourcer, et composer un album de malade, un truc ultra violent comme jamais auparavant. On est tous d’accord là dessus. On parle aussi d’un concert à Paris pour fêter nos 10 ans d’existence, pourquoi pas alors le filmer et en faire un dvd avec nos vieilles archives pleines de conneries. A voir…Pour le moment, on est pleine tournée et ça ne devrait pas s’arrêter avant l’été 2010.
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